Financement des PME par les ICO
Le 14 Octobre 2018Président de Financia Business School et directeur du Corporate Financière d'Uzès, Alfonso Lopez de Castro évoque le financenement des PME par les ICO
Les PME françaises ont toujours été une préoccupation pour tous les gouvernements. De nombreux dispositifs ont été mis en place afin de développer leur croissance. Les PME sont souvent présentées en France comme de petite taille et n’arrivent pas à se développer fortement. Pourtant il y a un réservoir important de croissance. Ce constat est souvent apporté par les difficultés à se financer, même si ce n’est pas le seul.
Le financement des PME reste une difficulté à cause d’une asymétrie de l’information sur les marchés. Les PME ne produisent pas assez d’informations et communiquent peu sur les perspectives. Il est important pour la PME de réduire cette asymétrie. Pour cela, les relations avec sa banque sont très importantes.
On peut parler d’anti-sélection, car de nombreuses PME ne peuvent pas accéder au financement. La crise de 2008 a rendu les financements plus vulnérables. Mais de nouveaux financements alternatifs se mettent en place même s’ils sont encore peu connus des PME.
Une étude menée en février 2015 par l’AFME (Association for Financial Markets in Europe) et le Boston Consulting Group a permis de souligner l’existence d’un déficit majeur entre les Etats-Unis et l’Union Européenne du point de vue des niveaux de financement, notamment en provenance des business angels et des fonds de capital-risque « venture capital». Ils demeurent respectivement trois à cinq fois supérieurs aux États-Unis.
Devant la complexité du financement, l’Initial Coin Offering (ICO) est une nouvelle forme de financement pour les PME. C’est une nouvelle méthode de levée de fonds avec l’émission d’actifs numériques échangeables contre des cryptomonnaies. L’ICO est apparu en référence à l’IPO (Initial Public Offering, qui permet l’introduction de sociétés en Bourse. Les ICO sont étroitement liés à la technologie blockchain. En effet, le plus souvent, elles servent à financer le lancement d’applications décentralisées qui fonctionnent sur un protocole blockchain spécifique, comme, par exemple l’Ethereum. Les ICO peuvent aussi servir à financer directement des protocoles Blockchain, comme le protocole Tezos qui a levé en juillet 2017 l’équivalent de plus de 232 millions de dollars. Sans régulation, Bruno Le Maire, ministre de l’économie souhaite que la France devienne le premier grand centre financier à proposer un cadre législatif.
Jean-Pierre Landau a été missionné pour proposer des pistes pour la construction d’un cadre juridique efficace. La Financière d’Uzès a décidé d’accompagner SIIMPLE dans son ICO. C’est une première en France car aucune société régulée ne s’est lancée sur le marché de l’ICO. Son rôle est décisif car c’est un tiers de confiance. Elle va recevoir les fonds et aura pour mission de faire respecter les engagements pris dans le « white paper» (notice).
L’objectif est d’apporter de la transparence et de la sécurité aux investisseurs. Sur un secteur en pleine expansion qu’est la livraison collaborative à travers le site colis-voiturage.